L’UNAPL et l’UPA font le constat que le plan d’urgence pour l’emploi présenté aujourd’hui par le Président de la République ne répond pas aux attentes des entreprises qu’elles représentent.
La première urgence consiste à engager une baisse structurelle du coût du travail. Mais malheureusement, le Président de la République a préféré reporter à nouveau cette échéance de deux années. Et ce n’est pas une prime de 2000 euros, de surcroît réservée aux salaires entre 1 et 1,3 SMIC, qui permettra de déclencher un vaste mouvement d’embauche.
Certes, la décision de plafonner les indemnités de licenciement est de nature à sécuriser les employeurs comme les salariés et donc à lever un frein à l’embauche.
En revanche, l’UPA et l’UNAPL dénoncent la volonté de supprimer l’exigence de qualification pour exercer certains métiers et la dérèglementation de certaines professions. En effet, il n’est pas acceptable que les entreprises de droit commun qui subissent déjà un coût du travail record, et la concurrence déloyale des travailleurs détachés, des micro-entrepreneurs, de l’économie collaborative, se trouvent en plus concurrencés par des entrepreneurs précaires, non qualifiés, qui déstabiliseront le marché et qui ne pourront garantir la santé et la sécurité des consommateurs et des salariés.
Rappelons que l’exigence de qualification ne constitue en rien un frein à la création d’entreprises puisque les secteurs représentés par l’UNAPL et l’UPA n’ont cessé de se développer pour atteindre aujourd’hui un total de 2,4 millions d’entreprises.
En outre, en instaurant des régimes fiscaux et sociaux à deux vitesses, le gouvernement s’apprête à semer la division au sein des secteurs de l’artisanat, du commerce de proximité et des professions libérales, au risque d’accroître encore le volume déjà inacceptable des défaillances d’entreprises. L’UPA et l’UNAPL s’opposeront avec la plus grande fermeté à ce projet et exigent du gouvernement qu’il rétablisse les conditions d’une saine concurrence.
Concernant l’apprentissage et l’alternance, les chefs d’entreprise, échaudés par des revirements successifs dans le soutien aux entreprises formatrices et inquiets face à la rigidité de ces contrats, resteront extrêmement prudents. Là non plus, l’exécutif n’a pas entendu les demandes des entreprises.
Ainsi, l’UPA et l’UNAPL déplorent le manque d’ambition de ce plan d’urgence pour l’emploi et regrettent que le gouvernement reste sourd aux demandes des petites et moyennes entreprises.
Une fois encore, malgré la volonté affichée de légiférer en direction des TPE-PME, nos gouvernants continuent de mener une politique qui privilégie les grands groupes au détriment de 98% des entreprises françaises qui emploient moins de 50 salariés.
Deux mesures permettraient pourtant de libérer le potentiel de création de plusieurs centaines de milliers d’emplois des artisans, commerçants et professionnels libéraux : une baisse immédiate, globale et pérenne des charges sociales et des règles de concurrence équitables permettant de développer une offre compétitive dans la durée.