L’année 2023 est bientôt terminée et il est temps de tirer un bilan sur la situation économique du pays. La prévision de croissance du gouvernement pour 2023 (+ 1 %) paraît s’être réalisée et les tensions inflationnistes sont restées fortes cette année (4,8 % sur l’ensemble de l’année au lieu de 5,4 % en 2022), comme ont pu le constater les entreprises libérales. Mais cette tendance s’est atténuée au fil des mois. Ainsi, en novembre, l’inflation a été ramenée à 3,4 % sur douze mois après 4 % en octobre et 4,9 en septembre. D’autre part, la situation de l’emploi a continué à s’améliorer : 207 000 créations nettes d’emplois à la fin du 3ème trimestre (1 240 000 depuis la fin de l’année 2019) ; la masse salariale a augmenté de 6,2 % et, après une baisse de 0,4 % en 2022, le pouvoir d’achat des ménages a progressé de 0,7 %. Cependant, la consommation des ménages s’est inscrite en baisse en raison d’un taux d’épargne toujours historiquement élevé (18,5 % après 17,5 % en 2022).
Que faut-il attendre de 2024 ? Le Gouvernement prévoit, dans la loi de finances, une croissance économique jugée ambitieuse par certains experts (+ 1,4 %) et une évolution des prix à la consommation (+ 2,5 %). Sur ce dernier point, la BCE souligne qu’il reste des incertitudes sur l’évolution des prix. Le pouvoir d’achat des ménages devrait augmenter (+ 1,3 %), tout comme les dépenses de consommation des ménages (+ 1,8 %) et l’investissement des entreprises (+ 0,9 %) avec une balance commerciale négative de 95 milliards d’euros. Pour rappel, la Banque de France n’escompte pas une progression du PIB supérieure à 0,9 % en 2024 (prévision septembre 2023). Du côté de l’emploi, une remontée du taux de chômage jusqu’à 7,9 % est attendue en 2024 dans un contexte de baisse tendancielle des créations d’emplois et d’augmentation de la population active suite à la réforme des retraites, actant un décalage progressif de l’âge de départ (plus 177 000 actifs sur la période 2023-2024 par rapport aux projections précédant la réforme des retraites). Enfin, la situation de l’immobilier devrait rester préoccupante en 2024 avec un nombre des permis de construire en chute de 28 % entre septembre 2022 et août 2023 et celui des mises en chantier de 16 % au cours de la même période.