Reviendra ou ne reviendra pas ? La question du retour de la réforme des retraites avant la fin du quinquennat va rythmer les prochaines semaines. Le président de la République, en déplacement dans le Lot, a laissé entendre qu’un retour de la réforme était possible, alors que son examen avait été stoppé net par l’arrivée de la Covid en mars 2020. Elle ne devrait toutefois pas revenir en l’état, le chef du Gouvernement ayant concédé que le texte initial était « extrêmement complexe » et porteur d’« d’inquiétudes ». De son côté, le Conseil d’orientation des retraites (COR) a rendu son rapport annuel. Verdict : le besoin de financement s’est creusé « massivement » du fait de la crise sanitaire en 2020 (13 milliards d’euros), mais c’est deux fois moins que prévu en novembre 2020 du fait de la révision à la baisse de l’espérance de vie, de la prise en compte de la surmortalité intervenue depuis, et de la révision à la hausse du PIB. Le retour à l’équilibre n’est cependant pas prévu avant le milieu des années 2030. Dans une interview publiée dans l’hebdomadaire le JDD, le président de l’UNAPL, Michel Picon, rejette le retour d’un projet portant un système universel de retraites et plaide pour « une reforme paramétrique, en ajustant la réforme Touraine ». Et d’ajouter : « Mais j’attends de voir la suite car, sur ce sujet, ce ne sont pas les professions libérales qui posent problème. Nous, il y a bien longtemps que nous partons à la retraite à 64 ans. Non seulement nos régimes sont à l’équilibre, mais nous avons même dégagé́ 25 milliards d’euros de réserve, ce qui, j’en ai bien conscience, attise les convoitises de l’État ».