Dans un rapport sur les conséquences de la crise sanitaire de la Covid-19 sur les dépenses publiques, la Cour des comptes indique sans surprise une forte hausse. Les dépenses publiques ont ainsi représenté 61,8 % du PIB en 2020, contre 55,4 % en 2019. Concernant l’évolution des dépenses, la hausse atteint 96,4 milliards d’euros, soit +6,5 %, correspondant pour 86 % à des dépenses de crise. Les dépenses ordinaires, sans lien avec la crise, représentent 14 % de la hausse des dépenses publiques, soit 13,7 milliards d’euros. La hausse des dépenses publiques a principalement concerné l’État (+11 %) et les administrations de sécurité sociale (+5,6 %). En revanche les dépenses des collectivités territoriales ont été peu affectées par la crise sanitaire (-0,9 %). Les tests de dépistage de la Covid-19 ont particulièrement pesé dans les comptes. La dette publique a, pour sa part, augmenté de près de 20 points de PIB, pour s’établir à 115,1 points de PIB (soit 2 650 milliards d’euros).
La Cour estime par ailleurs que les aides financières aux entreprises mises en place pendant la crise sanitaire ont atteint leurs objectifs à court terme, mais souligne qu’elles ont aussi pu conduire à des effets d’aubaine et à des risques de fraude, ce qui justifie aujourd’hui de revenir à des mesures plus ciblées. Les sages de la rue Cambon recommandent notamment au ministère des Finances d’identifier les cas des entreprises dont le cumul des aides versées dépasse « significativement » les pertes d’exploitation engendrées par la crise. Enfin, la Cour appelle dans ce rapport à une maîtrise des dépenses publiques après la crise sanitaire dès 2022, après une année 2021 encore fortement marquée par une mobilisation forte de la dépense publique.