C’est en prétextant une volonté, bien tardive, de transparence que le ministre de l’Economie, de l’Industrie et du Numérique s’est enfin décidé à rendre public le rapport de l’Inspection Générale des Finances sur les professions réglementées.
L’UNAPL, qui accusait Bercy d’occulter tout débat contradictoire et démocratique, réclamait cette publication depuis le mois de juillet et les premières attaques de M. Montebourg.
Selon les annonces des ministres successifs de l’Economie, les recommandations contenues dans ce rapport de près de 800 pages, en 3 volumes, vont définir les contours de la future loi « croissance et pouvoir d’achat » et vont organiser la déréglementation de 37 professions libérales. Or, ce rapport est une entreprise de démolition. Il est rédigé totalement à charge. En procédant par « sondages », il compare la rentabilité de TPE libérales à celle d’autres secteurs d’activité dont les charges d’exploitation sont très différentes ! Ce rapport a été rédigé par des hauts fonctionnaires, dont il ne viendrait à l’idée de personne de déréglementer le statut très protégé, et qui travaillent en dehors de la réalité des entreprises libérales. Ils n’ont pas pris la peine de rencontrer des entrepreneurs libéraux, pour mieux demeurer dans l’ignorance de leur réalité et préserver ainsi l’intégrité de leurs préjugés.
Ce rapport, de toutes les provocations, constitue un levier de mobilisation pour les professions libérales. Pour ceux qui s’interrogeaient encore sur leur participation à la « Journée sans professionnels libéraux » du 30 septembre, la lecture de ce pensum devrait suffire à les motiver et les mobiliser !
L’UNAPL produira, dans les prochains jours, tous les arguments économiques afin d’alimenter le débat et de démontrer l’absurdité de ce rapport, et plus encore l’aberration du projet gouvernemental de déréglementation, pour les consommateurs, pour l’économie française, pour les comptes publics et surtout pour l’emploi.
L’UNAPL a fédéré toutes les professions libérales, et déjà plus de 60 organisations ont appelé leurs adhérents à participer à la journée « sans professionnels libéraux » du mardi 30 septembre. La mobilisation sera donc très forte, et dans tous les secteurs, pour dire non à une réforme caricaturale.